Les traitements naturels non médicamenteux de la spasticité
La spasticité est l’une des manifestations motrices de l’atteinte de la motricité volontaire. Elle se développe chez les enfants atteints de paralysie cérébrale, mais aussi dans toutes les affections de l’adulte et de l’enfant atteignant la voie pyramidale au niveau du cerveau. Avant de commencer à développer le sujet de cet article, je tiens à préciser que les propositions qui y seront faites ne s’opposent EN RIEN aux traitements médicamenteux et chirurgicaux de la spasticité lorsqu’ils sont proposés. Au contraire, elles sont complémentaires, les traitements médicamenteux restant la priorité pour prévenir les complications orthopédiques de la spasticité.
La spasticité : définition
La spasticité est l’un des symptômes d’une atteinte des voies de la motricité volontaire. Elle se manifeste par une exagération du réflexe tendineux de protection, c’est à dire que un muscle étiré, même lentement va avoir tendance à se contracter plus ou moins fort selon le développement de la spasticité.
Elle induit des résistances aux mouvements et à la mobilisation même passive des membres, et elle peut aussi amener des crampes musculaires souvent douloureuses.
Selon les affections neurologiques, se ne sont pas toujours les mêmes groupes musculaires atteintes par ces manifestations spastiques.
Sa principale complication est la déformation orthopédique, des articulations concernées. Pour approfondir votre compréhension de la spasticité, je vous propose de lire cet article (sur la spasticité de la personne atteinte de paralysie cérébrale) mais aussi les recommandation de l’HAS sur les traitements médicaux / chirurgicaux.
Comment réguler la spasticité de façon naturelle ?
Une fois la spasticité installée, il n’existe pas de traitement naturel pour la faire partir (en tout cas pas à ma connaissance). Par contre, il devient important de comprendre ce qui peut influencer son développement, sa régulation, ou son exagération.
La kinésithérapie pédiatrique précoce et spécialisée pour prévenir le développement de la spasticité
Chez certains enfants avec paralysie cérébrale, la spasticité n’est pas présente dès les premiers mois de vie. Elle apparaîtra au fur et à mesure du développement. La kinésithérapie précoce et spécialisée agissant sur le développement de la motricité volontaire sera le premier facteur pour prévenir le développement de la spasticité. Pour un traitement kiné optimum, il conviendra de bien travailler sur la régulation du tonus proximal, et de ne pas se contenter des manifestations motrices atypiques en distale. Tout cela, nous le voyons en formation pour les professionnels de santé (consulter le programme des formations)
Agir sur les facteurs aggravant de la spasticité
Lorsque la spasticité est présente, il convient ensuite de repérer les facteurs aggravant, qui auront tendance à majorer par phase la spasticité. Parmi mes patients, les facteurs que je retrouve souvent sont :
La constipation souvent chronique de ces enfants. le transit exerce une influence non négligeable sur l’intensité de la spasticité. Et pour ce facteur ci, il existe de nombreux remèdes naturels, toujours à prendre avec l’accord du médecin car certains enfants ont des allergies ou problèmes métaboliques. Parmi les conseils simples (en plus de manger des légumes à chaque repas), il existe :
– la consommation de graines de lins, graines de chia à commencer à chaque repas sous diverses formes.
– La complémentation en Magnésium, qui peut se faire en buvant une eau enrichie.
– Les bains de siège à l’eau froide (ou bains dérivatif), toujours à proposer avec l’accord de l’enfant, donc souvent praticable seulement en été… Alors qu’ils sont très efficaces, avec peu d’effets indésirables hormis le froid…
– Les massages doux du ventre, que de nombreux professionnels pourrons vous montrer
– la marche quand elle est possible, le mouvement, les mobilisations passives du bassin et des membres inférieurs.
– D’autres plantes sous conseil médical plus spécifiques à chaque enfant.
Les facteurs émotionnels liés au stress, à la fatigue ou aux différents évènements de vie. La relaxation, ou les pratiques qui apprennent à l’enfant à réguler l’activité de son système nerveux autonome pourront ainsi l’aider à apprendre à réguler l’intensité de sa spasticité. Dans cet objectif, je propose parfois des relaxations sonores dans mes séjours, grâce à plusieurs instruments du musiques, ou des exercices respiratoires qui aident l’enfant à s’apaiser.
Le rythme, l’amplitude et la vitesse des mouvement peuvent influencer favorablement ou défavorablement l’intensité de la spasticité. Un sport pratiqué de façon trop intensive pourra augmenter les manifestations spastiques, ou des étirements trop forts. Pour évaluer les répercussions des pratiques corporelles sur la spasticité, il convient d’évaluer la spasticité juste après l’activité en question mais aussi le lendemain, sur plusieurs fois. Si la spasticité augmente seulement après mais pas les jours qui suivent, il n’y aura pas d’effets à long terme. Par contre si une activité augmente systématiquement la spasticité dans les jours qui suivent, il est important de le repérer.
La douleur ou les autres problèmes de santé : parfois une augmentation significative de la spasticité sur une période donnée est le témoin d’une infection, ou d’une douleur que l’enfant n’arrive pas à verbaliser.
Les mouvements pour réguler de façon naturelle la spasticité